RésuméLongtemps objet de consensus politique, la construction ou la rénovation des stades de football fait désormais débat et suscitent de nombreuses mobilisations locales. Ces mobilisations ont des motivations multiformes et sont portées par des acteurs divers. En retour, les groupes de supporteurs, souvent encouragés par les dirigeants des clubs, n’hésitent plus à organiser des manifestations dans et hors les stades pour interpeller les pouvoirs publics afin d’accélérer la mise aux normes des stades ou de faire respecter les engagements pris. Cet article présente un cas particulièrement spectaculaire de politisation, qui aboutit à un résultat paradoxal : d’une part, l’abandon du projet initial d’agrandissement de l’ancien stade Grimonprez-Jooris, d’autre part, la construction d’un stade beaucoup plus grand et coûteux que celui initialement voulu par les élus. Le résultat de la politisation ne conduit donc pas à un désengagement des acteurs publics, mais au contraire un engagement sans précédent qui montre à quel point les élus ne sont pas prêts à laisser les intérêts privés prendre en charge la construction des stades. Le transfert de la gestion et du financement de ce type d’équipement au niveau intercommunal et le recours à un partenariat public-privé permet cependant de masquer celui-ci. L’article entend rendre compte de la dynamique de la mobilisation et du jeu des acteurs ayant produit ce résultat inattendu dont tout laisse à penser qu’il n’est pas un cas singulier.
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